Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/390

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monge[1]: je trouve toute cette relation fort jolie ; c’est un petit morceau de l’ancienne galanterie, mêlée[2] avec la poésie et le bel esprit, que je trouve digne de curiosité. On trouve partout vos Adhémars, vos Castellanes[3]9, et la place de Grignan plus considérable du temps de Frédéric 1 [4], que du temps de Louis XIV. Mon fils a été fort

    tiens d’vn merueilleux artifice ; et la Comtesse religieuse deceda de douleur le mesme an, qui fut 1193. » (Les Vies des poëtes provensaux, p. 47 et 48.) Mme de Grignan avait sans doute envoyé à Mme de Sévigné l’extrait du passage que l’on vient de lire ; on a cru devoir le citer presque entièrement, parce que l’ouvrage de Nostradamus étant devenu rare, peu de lecteurs auraient pu se le procurer. (Note de l’édition de 1818.) On lit des poésies provençales de la comtesse de Die dans le Choix des poésies originales des Troubadours, publié par Raynouard ; Paris, Firmin Didot, 1818, in-8°, p. 23. On en trouve au même volume de Guillaume Adhémar, p. 192.

  1. . Religieuse. Dans le Dictionnaire provençal d’Honnorat, ce sont les formes monega, monja, monia, moungea, qui sont traduites par «  »religieuse; » monge n’y a que le sens de s moine » c’est aussi dans ce sens de « moine" que ce mot est employé dans l’ouvrage de Nostradamus (p. 45, 117, etc.) que nous venons de citer. -- Dans l’édition de 1754 : « Je doute, comme vous, qu’elle ait pris le parti de se faire monge. » -- Le manuscrit donne fait, sans accord, et en cela très-probablement il est conforme à l’original
  2. 8. Les deux éditions de Perrin donnent le masculin, mêlé.
  3. 9. La maison de Castellane, l’une des plus anciennes de l’Europe, se confond avec celle d’Adhémar en la personne de éeGaspard de Castellane Adhémar de Monteil, comte de Grignan, mort en 1573, qui avait été substitué au nom et armes d’Adhémar. (Voyez tome IV, p. 18, note 18.) On voit dans le livre de Nostradamus un Boniface de Castellane, seigneur de la ville de ce nom, qui obtint des succès dans la poésie provençale. Il composa beaucoup de chansons en l’honneur de Bellière de Fossis, sa maîtresse. « C’estoit merueilles de luy, dit le vieil historien, que quand il auoit beu estoit agité d’vne fureur poëtique incroiable ; prophetizant tousiours, quand il escriuoit ou poëtisoit, n’espargnant personne, en quelque degré qu’elle fust constitu. «  »Les Vies des….. poètes provençaux, p. 136. (Note de l'èdition de 1818.)
  4. 10. En 1033, l’empereur Conrad II réunit le royaume d’Arles à l’Empire, tout en laissant à la Provence ses comtes particuliers. L’empereur Frédéric I, dit Barberousse, régna de 1152 à 1190.