Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

34

ce. monde. Mais je pense fort souvent à votre santé, à votre tête, à cet air impétueux qui vous mange : vous admirez la bonté des murailles de votre château, et moi j’admire la vôtre de vouloir bien vous exposer à cette violence. Adieu, ma très-chère. Mme de ChauInes et Mme de Kerman vous font mille compliments. Nous lisons ; j’ai la Vie du duc d’Épernon,[1] qui tient presque un siècle[2]; elle est fort amusante. Je vous aime, je vous embrasse, il ne m'est pas possible de vous dire avec quel sentiment de tendresse et de sensibilité.


1171. -- DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

A Péquigny, ce samedi 30è avril.

Si j’en crois le vent, ma chère fille, je suis à Grignan la bise en campagne n’y sauroit mieux faire. Pour moi, je crois que nous allons entrer dans les rigueurs du mois de mai, que nous avons vu[3]si souvent à Livry. Il y a trois jours que nous sommes dans cette belle maison, où la vue est agréable au dernier point; nous en partons

  1. 10. L’Histoire de la vie du duc d’Épernon,divisée en trois parties (Paris, A.Courbé, 1655, in-folio), a été composée par Guillaume Girard, archidiacre d’Angoulême qui avait été secrétaire du duc d'Epernon ; elle va des années 1570 à 1642. L’Achevé d’imprimer de la première édition est du 11 janvier 1655. Le nom de l’auteur ne se trouve qu’à la dédicace.
  2. 11. Adieu, ma très-chère : je vous embrasse, sans pouvoir vous dire avec quelle tendresse et avec quelle sensibilité. Nous lisons la Vie du duc d’Épernon qui tient presque un siècle. » (Édition de 1754.).
  3. LETTRE 1171. 1. Vu est écrit ainsi, sans accord, dans les deux éditions de Perrin, qui sont nos seules sources pour cette lettre.