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mais la solitude contribue à les entretenir, et nos sortes de promenades; et tout cela est bon; et si l’on n’avoit point une chère bonne que l’on aime trop, on auroit peine à comprendre pourquoi on quitteroit une vie si convenable, et si propre à faire la chose qui, en bonne justice, nous devroit occuper. Vous voyez, ma bonne, que je vous rends compte de mon intérieur, après vous avoir parlé de mon corps et de ma santé. Mme de Coulanges paroît occupée des choses solides, et ennuyée des frivoles; si cela dure, ce sera une dignité pour elle, et son humilité attirera notre estime. L’abbé Testu a été violemment occupé pour le mariage de M. de Chapes et de Mlle d’Humières[1] Cet assortiment vint tout d’un coup dans son esprit, un jour qu’il dînoit chez la duchesse d’Aumont[2] il le dit aux Divines [3]et depuis ce jour, elles et lui n’ont point eu de repos que ce mariage n’ait été achevé, contre vent et marée. Dans ce commerce il s’est désaccoutumé de Mme de Coulanges, et tellement accoutumé à la maison de la duchesse d’Aumont, qu’il en fait sa Mme de Coulanges : voilà ce qui me paroit. Elle a vu M. de la Trousse en visite; elle m’en parle, elle le plaint. Je ne crois pas qu’il aille chez elle, parce que ce flux d’urine ne lui permet pas d’être dans une visite. On dit qu’il s’en va à la Trousse; mais vous devriez savoir tout cela mieux que moi. La duchesse du Lude a été assez longtemps occupée de Versailles et de Marly. Il y a trois mois qu’elle n’y va plus, que l’autre jour à
- ↑ 3. Voyez ci-dessus, p. 497, note 12.
- ↑ 4. Mère du marquis de Chapes. Voyez tome II, p. 204, note 5.
- ↑ 5. Mme de Frontenac et Mlle d'Outrelaise. Voyez tome II, p. 192, notes 5 et 6.
et cela n’est pas impossible il est parlé à la fin de la lettre, p.530, du jubilé accordé par le nouveau pape à l’occasion de son exaltation : pour le gagner, Mme de Sévigué s’était rendue la veille à Rennes.