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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/83

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le sujet sur lequel vous raisonnez est difficile à comprendre ; ce n’est plus de l’écriture, ce sont des figures, tantôt d’une façon, tantôt d’une autre; ce sont des hiéroglyphes d’une si grande et si belle variété, qu’ils ne laisseront pas de plaire aux yeux quand vous les aurez amenés au point de n’être plus intelligibles à l’esprit. Ma mère se porte parfaitement bien, ayez-en l’esprit en repos, elle mène une vie douce, et si douce, qu’elle pourroit être ennuyeuse mais c’est à quoi il ne faut pas penser. Je vous embrasse mille fois, ma très-belle petite sœur ; faites-en autant de ma part à votre illustre et aimable époux[1] et bien dés amitiés à Pauline.

1185. DE MADAME DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNANLETTRE 1185. 1. Cette lettre, dans l’édition de 1737, ne fait qu’un avec la précédente.

Aux Rochers, dimanche 12è juin.

Mon fils est ravi de votre lettre :savez-vous bien que je me mêle de l’admirer aussi 2[2] ? Je l’entends, je vous assure que je l’entends, et que je ne crois pas qu’on puisse mieux dire sur ce terrible sujet. Il y a longtemps que dans mon ignorance je dis : Mais ne faut-il point de miracle pour expliquer ce mystère, selon la philosophie d’Aristote ? S’il en faut un, il en faut un aussi à M. Descartes et il y a plus de sens à ce qu’il dit, jusqu’à ce qu’on en vienne à cet endroit qui finit tout. La bonne Descartes sera ravie ; elle gardera le silence, je vous en



2.

77

1689

  1. 4. « A votre illustre époux. » (Édition de 1754.)
  2. « Savez-vous que je me mêle aussi de l’admirer. (Édition de I754.)