Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/87

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ce qui doit donner du chagrin, ce sont les affaires domestiques et les dissipations cruelles ; car du reste, si on peut conserver un tel morceau à ce joli petit capitaine, c’est le mettre dans une belle place[1]. Je vous vois dans une dépense si violente, que si c’étoit pour plus longtemps, je vous dirois, comme à Mme de Chaulnes : « Vous me paroissez dans un grand bac[2] dont la corde est rompue. Mais voilà qui est fait ; vous êtes présentement dans votre château, où vous n’aurez guère plus de temps à vous ; cependant vous ne serez pas[3] dans un si terrible tourbillon ; à la longue on n’y dureroit pas : il faut se reposer de toutes manières ; mais si on pouvoit régler sa dépense dans cette aimable ville, et que vous eussiez un hiver à passer en Provence, il seroit bien doux de le passer sous un si beau soleil[4]. M. de Caderousse en fait l’éloge par la vie qu’il y retrouve. La fille de Mme de Castries[5] est tout à fait jolie, et Mme de*** très-aimable,





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  1. 4. Car du reste, si on peut conserver une telle place à ce joli petit capitaine, je vous assure qu’elle est très-belle. » (Édition de 1754.)
  2. 5. « Dans un bac. » (Ibidem.) Voyez la lettre du 18 mai précédent, p. 57.
  3. 6. « Où, quoique vous n’ayez guère plus de temps vous, vous ne serez pas, etc. » (Édition de 1754.)
  4. 7. « Il seroit bien doux que ce fût sous un si beau soleil. » (Ibidem.)
  5. 8. Cette phrase et la suivante ne sont pas dans l’édition de 1737.-- Voyez sur Mme de Castries, tome VIII, p. 539, note 11. Voici ce qu’en dit Saint-Simon, tome I, p. 405 « Sa sœur unique (du cardinal de Bonzi mais Morèri en mentionne une autre, veuve à la mort du cardinal d’un marquis de Caylus), qu’il aimoit tendrement, avoit épousé M. de Castries du nom de la Croix, qui étoit riche pour une fille qui n’avoit rien. Il étoit veuf, sans enfants, de la mère de M. de la Feuillade et de Monsieur de Metz. La faveur de son beau-frère lui procura le gouvernement de Montpellier, ensuite une des trois lieutenances générales de Languedoc, enfin l’ordre du Saint-Esprit en 1661. Il mourut en 1674, à soixante-trois ans, et laissa des filles et deux fils, dont l’ainé (voyez la note citée plus haut) se distingua