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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

gots qui, sans cela, les dévoreraient rapidement. Cette silicification serait une condition sine quâ non de l’utilisation culturale des graminées fourragères qui, privées de silice, ne résisteraient pas aux attaques des escargots.

Le chlore, la soude, le sesquioxyde de fer ne manquent jamais, bien qu’ils ne paraissent pas être absolument nécessaires ; pourtant certaines observations tendent à établir que la présence du fer est très favorable à la formation de la chlorophylle. La chlorose des plantes semble fréquemment corrélative de l’absence de matières ferrugineuses dans la terre végétale[1].

Nature chimique du sol. — La nutrition minérale doit être assurée par le sol ; il faut que celui-ci contienne en quantité suffisante toutes les substances que l’analyse des cendres nous a désignées. Un sol ne sera livré utilement à la culture que s’il possède tous ces principes, en même temps qu’une dose convenable de matières azotées. Quand un seul de ces principes nécessaires, par exemple l’acide phosphorique ou la potasse, vient à manquer, le sol est mauvais, mais il redeviendra fertile si on lui fournit artificiellement cet élément unique qui fait défaut.

Notions tirées de l’analyse physique du sol. — L’analyse physique de la terre végétale peut fournir quelques indications sur la richesse d’un sol en matières nutritives minérales. Nous avons vu qu’elle sépare dans les terres normales quatre constituants essentiels : argile, sable, calcaire, humus.

L’argile est principalement formée par un silicate

  1. D’après les expériences de M. Griffiths, le rôle du fer serait très important pour assurer le bon état et le développement régulier des récoltes : les rendements des prés, des pommes de terre et même des betteraves et des turneps, se trouveraient accrus dans une forte proportion par l’addition de sulfate de fer à un sol peu ferrugineux.