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DE CHIMIE AGRICOLE.

M. Grandeau pense qu’on peut regarder comme assimilable l’acide phosphorique qui est dissous par l’acide chlorhydrique étendu. Mais, en réalité, nous ne pouvons guère être instruits sur ce point. En faisant varier la dilution de l’acide, et aussi la durée de l’action, nous verrons les résultats se modifier.

Faute de mieux, nous devrons nous contenter du dosage total de l’acide phosphorique, par l’action très prolongée de l’acide nitrique pur ou de l’eau régale[1].

Si la quantité totale est grande, il y a beaucoup de chances pour que la quantité assimilable soit grande aussi, et le plus souvent cette corrélation paraît confirmée par la pratique agricole : les terres riches en acide phosphorique total en fournissent aisément aux récoltes.

Quant à la quantité absolue d’acide phosphorique ainsi trouvée dans les sols, elle est assez variable, et paraît étroitement liée à la fertilité propre des terres : habituellement les champs très productifs sont riches en acide phosphorique.

Les terrains d’origine granitique en contiennent peu, moins de 5 décigrammes par kilogramme de terre fine. Les calcaires, les terres d’alluvions en ont d’ordinaire de 5 décigrammes à 1 gramme. Les terres volcaniques ou formées par des alluvions d’origine volcanique renferment de fortes doses d’acide phosphorique ; dans une vigne de Nicolosi, sur la route de Catane à l’Etna, M. de Gasparin a trouvé jusqu’à 6gr20 par kilogramme. La terre de Lacryma-Christi en contient 3gr6. Certains sols de Pont-du-Château, en Limagne, en renferment jusqu’à 4gr16.

Une terre qui contient par kilogramme moins de

  1. Telle a été l’opinion du Congrès international de chimie tenu à Paris au mois d’août dernier. Voir à la fin du volume la note V sur les décisions de ce Congrès.