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DE CHIMIE AGRICOLE.

nate de chaux) fait complètement défaut, la chaux se trouvant entièrement combinée soit à l’acide phosphorique, soit aux principes humiques ; dans ce cas la nitrification, la transformation par les microorganismes de l’azote du sol en azote assimilable, ne peut pas avoir lieu et tout se passe comme si la terre, très riche en azote, n’en contenait pas du tout. Vainement on y porterait du fumier de ferme, des déchets animaux, du guano, la provision d’azote humique s’accroîtra seulement sans bénéfice pour les récoltes. La situation n’est pourtant pas sans remède. On pourra fournir à la végétation l’acide nitrique tout fait, sous forme de nitrates distribués au sol comme engrais. Mais le plus souvent il sera bien plus avantageux de faire disparaître la cause d’immobilisation de l’azote en ajoutant à la terre une dose suffisante de calcaire divisé ; c’est ce que réalisent les opérations du chaulage, du marnage. La méthode analytique de M. de Mondésir fournit pour cette pratique des indications précieuses[1].

III. Culture dans un sol moyen ou médiocre. — Supposons un sol ordinaire de bonne constitution physique et renfermant par kilogramme de terre fine :

de 0gr5 à 1 gramme d’azote,
de 0gr5 à 1 d’acide phosphorique,
de 1 à 5 de chaux,
de 1 à 2 de potasse.

Sur un tel sol, la culture des céréales pratiquée sans engrais donne habituellement des rendements peu élevés qui, d’année en année, vont en diminuant. Pour les terres des champs d’étude de Rothamsted, qui s’écartaient peu du type précédent, la culture du blé

  1. Voir page 132.