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DE CHIMIE AGRICOLE.

chercher à combler les vides que la culture a faits dans le sol ; tant qu’un des éléments fondamentaux se trouve en abondance dans le sol, il est inutile de rajouter dans les fumures. Il ne convient de fournir par l’engrais que les éléments contenus en quantité trop petite.

La fumure ne doit être en général qu’un aide de la fertilité naturelle.

Dans un sol très riche, elle est inutile et par conséquent désavantageuse.

Dans un sol tout à fait infertile, il en serait de même, car il faudrait ajouter des quantités d’engrais trop considérables, dont la valeur dépasserait notablement celle des récoltes. L’amélioration des sols stériles doit en général être réalisée progressivement, principalement par la culture forestière, très peu exigeante, qui enrichit lentement la terre arable aux dépens des couches profondes et aussi de l’azote atmosphérique.

Il est très important pour la pratique de pouvoir reconnaître si une terre exige le secours d’engrais et si elle réclame également les divers principes : azote, potasse, chaux, acide phosphorique. Ces besoins ne sauraient d’ailleurs être absolus et s’appliquer d’une manière générale à toutes les cultures.

La solution de cette question est malheureusement fort délicate. Pour y répondre, on peut s’appuyer :

1° Sur l’aspect des récoltes ;

2° Sur l’analyse chimique de la terre ;

3° Sur des essais culturaux directs.

1° Aspect des récoltes. — L’observation des récoltes peut fournir quelques renseignements utiles sur les besoins nutritifs de la terre qui les porte.

La teinte jaunâtre des feuilles au printemps, est généralement l’indication d’une insuffisance d’azote.