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DE CHIMIE AGRICOLE.

À vrai dire, les grandes différences d’assimilabilité des divers phosphates viennent, non pas de leur solubilité initiale avant l’épandage, mais principalement de leur état de division et de dissémination.

L’action chimique, qui change les superphosphates en phosphates insolubles fixés sur les particules terreuses, est éminemment favorable à leur bonne utilisation, puisqu’elle donne lieu à la formation de grains très ténus, parfaitement distribués dans la couche de sol arable ; c’est la vraie raison des avantages obtenus souvent dans l’usage des superphosphates.

Mais on obtient des résultats tout à fait équivalents en ajoutant la même quantité d’acide phosphorique sous forme de phosphates précipités, dont la ténuité est également fort grande, à condition que les labours les mélangent soigneusement à la terre.

Les scories de déphosphoration, principalement formées de phosphate tricalcique, agissent presque aussi promptement que les phosphates précipités et les superphosphates.

Les phosphates d’os et les noirs d’os viennent après, mais l’emportent encore sur les phosphates naturels, qui présentent eux-mêmes de grandes inégalités.

Les phosphates amorphes des nodules pourraient sans doute produire des résultats comparables aux phosphates d’industrie, à condition d’être employés en poudre suffisamment ténue. Les agriculteurs doivent rechercher principalement les phosphates naturels finement pulvérisés. Sans aucun doute, l’emploi de fortes doses de ces phosphates serait plus avantageux que l’usage des superphosphates dont le prix est beaucoup plus élevé.

Les apatites de Norwège ou d’Espagne n’ont qu’une assimilabilité très faible, à cause de leur structure cristalline.

Quant aux phosphorites du Quercy, elles peuvent