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DE CHIMIE AGRICOLE.

n’est autre que de l’acide nitrique, facile à caractériser par ses propriétés chimiques.

Dans la nature, le même phénomène se produit avec une intensité beaucoup plus grande. Pendant les orages, les éclairs, véritables étincelles électriques, traversent l’air sur une longueur énorme, qui atteint parfois plusieurs kilomètres. Sur leur passage, la combinaison d’oxygène et d’azote a lieu, et fournit des doses plus ou moins importantes d’acide nitrique. Cet acide se combine en majeure partie à l’ammoniaque de l’air, pour donner du nitrate d’ammoniaque solide, en parcelles très fines, que les vents emportent au loin et dispersent. Les pluies dissolvent ce nitrate et l’apportent à la terre ; la proportion de nitrates qu’elles renferment est assez variable : Boussingault y a trouvé, par litre, jusqu’à de milligramme d’acide nitrique combiné. Les pluies totales de l’année fournissent ainsi au sol des poids assez considérables de nitrates ; les résultats obtenus sur ce point sont assez discordants, ce qui tient sans doute à des écarts réels d’une région à l’autre.

Le poids d’azote nitrique total, apporté ainsi par les pluies sur 1 hectare de terre, a été trouvé :

En Alsace (Boussingault), égal à 0kilogr33
À Rothamstedt (Lawes, Gilbert, Warington) 0,81 à 1,1
En Provence (colonel Chabrier) 2,8

Quant à l’acide nitrique contenu dans l’air, on le dose assez difficilement, parce qu’il s’y trouve à l’état de nitrate d’ammoniaque, poussière solide, ténue, très difficile à condenser (Schlœsing). Cependant certaines mesures ont été faites. À Montsouris, 100 mètres cubes d’air renferment en moyenne de 1milligr5 à 6,4 d’acide nitrique. Pendant les orages, la proportion a atteint jusqu’à 12 milligrammes par litre.