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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES DE CHIMIE AGRICOLE.

poussières minérales ou organiques qui flottent dans l’air. La proportion de ces matières est extrêmement variable, selon la contrée, selon la saison et aussi selon l’importance de l’ondée ; dans les grandes pluies, les premières portions sont de beaucoup les plus riches en matières étrangères, les dernières tendent de plus en plus à se rapprocher de l’eau pure.

On conçoit dès lors que les doses de matières apportées par la pluie sur les champs où elles peuvent servir à l’alimentation végétale, sont susceptibles de subir des écarts énormes. Au voisinage de l’Océan, les eaux pluviales fournissent constamment à la terre des doses notables de chlorure de sodium (sel marin), dont la provenance est facile à expliquer. À Manchester on a trouvé, par mètre cube d’eau de pluie, plus de 100 grammes de sel marin, renfermant plus de 60 grammes de chlore. Ce sont là des quantités anormales, mais le sel marin ne manque jamais dans les eaux pluviales, pas plus que l’ammoniaque, l’acide nitrique, et même l’acide sulfurique.

D’après les recherches poursuivies pendant neuf ans, à Rothamstedt, par M. Warington, la pluie apporte annuellement sur un hectare de terrain :


16,0 kilog. de chlore,
19,0 d’acide sulfurique,
2,7 d’ammoniaque,
4,4 d’acide nitrique,
environ 01,0 d’azote organique.

Ces nombres, d’après ce qui a été dit plus haut, ne s’appliqueraient pas à une localité différente[1]. Néanmoins il est intéressant de les connaître, pour avoir quelque idée de la valeur des apports minéraux dus aux pluies.

  1. Voir page 27 les nombres relatifs aux apports d’azote nitrique.