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de voyage.

rins par jour. Un malais ne peut venir à bord sans autorisation, mais cette autorisation ne se donne que pour deux hommes, de sorte que si vous n’en avez besoin que d’un, il faut en subir deux ; si vous en voulez deux, on vous en impose quatre. Cette singulière proportion croissante est spécifiée dans le règlement.

M. Diarc.

« Et l’on appelle cela un gouvernement paternel ! Mais il y a plus encore : aucune nation ne peut avoir de Consul à Batavia. Un français, M. Diarc, mais devenu hollandais et qui passe pour un homme fort honorable, me disait gravement qu’un consul résidant était la plus grave insulte qu’on puisse faire à un gouvernement civilisé. « Si vous aviez à faire à des pirates, ajoutait-il, à la bonne heure, mais un pays qui souffre un consul n’est pas un pays civilisé. » — Cependant, lui dis-je, un consul n’est le plus souvent qu’un simple agent commercial qui ne s’occupe pas de politique ; il n’est là que pour protéger ses nationaux ; pour leur prêter son appui moral de bon compatriote, et je ne vois pas en cela ce qui peut offusquer le gouvernement. — « Oh ! me répondit-il, le gouvernement s’occupera bien mieux des étrangers et plus efficacement que tous les consuls possibles. Le consul s’intéressera toujours d’avantage à ses administrés sous peine de n’être plus lui-même, et voilà ce qu’on a voulu éviter. »

« Que répondre à un pareil raisonnement ?

« Ce M. Diarc, établi depuis longtemps dans les Indes, et que j’ai eu occasion de voir quel-