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de voyage.

Les Missionnaires Français.

« L’habitation des missionnaires est située au milieu d’un terrain tout planté d’arbres, parmi lesquels domine l’arbre à pain dont le fruit, de la grosseur de la tête, est une excellente nourriture lorsqu’il est cuit sous la cendre. Son goût rappelle l’artichaut. Nous vîmes aussi dans la plantation des missionnaires une grande variété de bananiers, de beaux ananas et des cocotiers. La plupart de ces végétaux sont des ressources providentielles que la nature a répandues à profusion dans les régions intertropicales. — Le fruit du cocotier varie à ses différentes époques de maturité. Si l’on veut se rafraîchir, on cueille un coco vert : ces fruits sont tendres alors, leur écorce est molle et on les ouvre facilement. On trouve à l’intérieur une eau limpide, légèrement sucrée et dont la température n’excède jamais celle de l’air ambiant. Les plus gros fruits contiennent un litre et demi de liquide. Ce breuvage est très sain et l’on peut en boire à l’excès sans en être incommodé. Si, au contraire, on veut étancher sa soif et apaiser sa faim, on ouvre un fruit plus mûr, ce qu’on reconnaît à la teinte jaunâtre de l’écorce ; les parois internes du coco sont couvertes d’une sorte de crème blanche, qui a un goût très-prononcé de noisette. Enfin dans les vieux cocos cette crème s’épaissit, devient une amende dont on extrait l’huile de coco si répandue dans le monde. — L’écorce du fruit du cocotier sert à tresser des cordes que la marine marchande emploie avec avantage. C’est avec les feuilles de l’arbre qu’on fabrique des chapeaux de paille d’une grande durée. —