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gravent leur nom, voilà tout ce qui indique la place où l’illustre navigateur fut frappé. Et l’Angleterre, ordinairement si large, si généreuse à l’égard de ceux qui la servent, l’Angleterre qui fait rechercher l’infortuné Franklin avec tant d’appareil et d’éclat, n’a encore rien fait pour élever un monument honorable et digne d’elle à la plus grande de ses gloires maritimes ! »

Anciennes traditions des Hawaïens.

Voici quelques notes qui ont été fournies à notre voyageur, par le P. Maréchal, sur l’histoire religieuse de l’île d’Hawaï.

« Les traditions ont conservé les chants sacrés des prêtres des idoles. Ces poésies s’appellent Meles. Chaque prêtre était lui-même un Moolelo (historien).

« L’origine du monde est comme partout mêlée de fables, mais on reconnaissait un Dieu souverain qui était le Grand-Dieu qui gouverne tout. Dans les traditions ou Meles, le premier s’appelle Kumouakoua ou principe de terre, la première femme Lalakonna ou bas de terre. Leur premier enfant fut Kolokeao, mot à mot, le tatonnant la lumière, comme l’on dirait d’un enfant qui commence à essayer ses pas. Sa femme est Kolokapo, celle qui commence à marcher dans la nuit. — Il y a ainsi une longue nomenclature de noms jusqu’au déluge, qui arriva sous le chef Kalina-Kalinalü, de là le nom du déluge où tout périt excepté un Kanak nommé Nuanu qui veut dire Nu (le priant) ou Nu l’adorateur :