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l’activité commerciale absorbe toute espèce de distraction et cette activité se retrouve jusque dans les repas. Pour nous français, le repas est aussi une affaire ; on s’y prépare, il occupe une partie du jour ; c’est une certaine heure et non une autre ; c’est un délassement, une trève aux autres préoccupations, aux affaires ; c’est l’instant des causeries. Mais ces anglais ne savent ni manger, ni causer ; ils ne mangent pas, ils engloutissent ; ils ignorent ces deux jouissances de la vie ; on dirait qu’une force irrésistible les pousse et leur crie sans cesse forward ! forward ! »

Notre voyageur durant sa courte station sur les côtes de l’Australie, recueillit un fait sur la formation des fourmillières, qu’on rencontre dans ces contrées où la nature se montre si étrange dans ses créations :

Les fourmilières.

« Un Irlandais, dit-il, se rendait aux mines ; en passant dans une forêt, il aperçut une vingtaine de cases de cinq à huit pieds de haut, adossées à des arbres. — « Voilà, dit-il à un de ses compagnons, des habitations de naturels. — Vous vous trompez, répondit l’autre, ce sont des fourmilières. Il en existe de pareilles réunies en plus grand nombre et qu’on prendrait facilement pour des villages.

« Ces fourmilières, en effet, ajoute M. Grasset, imitent la forme des huttes ; elles sont circulaires