presque inconnue, n’ayant que des notions vagues sur ses habitants, sachant tout juste qu’ils ne sont pas anthropophages. Mais voudront-ils le recevoir ! C’est ce qu’il ne sait pas et pourtant il va s’y faire débarquer avec ses malles, absolument comme chez lui ; il va s’y installer à ses risques et périls…
Île des Pins.
(Kunié)
« Quelques naturels viennent à bord : cheveux crépus, peau noir de suie. Ils se mettent de la chaux dans les cheveux commes aux îles Samoa ; pour la conformation du corps, ils ressemblent aux belles races polynésiennes ; leurs membres sont vigoureusement musclés ; ils doivent être terribles dans la colère. Les hommes et les femmes sont nus, car on ne peut donner le nom de vêtement à l’étroite ceinture qui ceint les reins des femmes et aux oripaux dont les hommes affublent ce qu’il serait beaucoup plus simple de cacher.
« Nous partons de l’île des Pins pour aller compléter notre chargement à Anatom (Nouvelles-Hébrides).
« Nous chargeons à Anatom 30 quintaux de bois de Sandal. — Anatom, la dernière île de l’archipel, est plus grande, plus accidentée et plus pittoresque que l’île des Pins. J’ai complété à Anatom une observation que j’avais faite et à laquelle j’attache une certaine importance : c’est que la différence des chevelures entre les divers peuples de l’Océanie suit la gradation des races.