nous devons raisonnablement y trouver.
Voyons-y seulement les pensées d’une
femme vertueuse, d’un grand cœur et
d’un grand esprit, qui se plaisait à
fixer sur le papier le résultat de ses
réflexions de chaque jour, et qui, dans
ces confidences destinées à elle seule ou
à ses amis intimes, ne dut jamais viser
à cette perfection de style qu’elle aurait
cherchée, et sans doute rencontrée,
si elle avait pensé affronter un jour le
jugement du public.
Les maximes de Madame de Sablé furent d’ailleurs très-goûtées dans le cercle qui s’était formé autour d’elle ; il en est souvent question dans les correspondances de ses amis[1] ; et si l’on
- ↑ Voir, entre autres, dans notre publication spécimen : Huit Lettres de Madame de Lafayette à Madame de Sablé, la lettre III.
ainsi que celles d’Esprit, de Domat et d’autres petits-moralistes peu connus de la même époque, qui sont comme les satellites de Pascal et de La Rochefoucauld.