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que toujours suivi l’application constante qu’elle avoit à rendre de bons offices à ses amis. Sa vie a esté presque toute occupée à leur faire plaisir, et son sommeil mesme, quelque précieux qu’il luy fust, n’estoit jamais interrompu qu’elle n’en remplist les intervalles par de nouveaux soins de leur procurer quelques avantages. Cette bonté estoit si pure et si délicate qu’elle ne pouvoit souffrir les moindres médisances et les moindres railleries : elle les regardoit comme de grandes marques de petitesse d’esprit ou de malignité.

Sa charité égaloit sa bonté ; ou, pour mieux dire, il y avoit un si juste mélange de l’une avec l’autre qu’elle estoit toûjours également préparée à soulager le prochain, et