cate des passions qu’elle les emeut et les
fait naître dans notre cœur, et sur tout celle
de l’amour, principalement lorsqu’on le
représente fort chaste et fort honnete : car,
plus il paroist innocent aux ames innocentes,
et plus elles sont capables d’en estre
touchées ; sa violence plaist à notre amour-propre,
qui forme aussi tost un desir de
causer les mêmes effects que l’on void si
bien représentés[1], et l’on se fait au mesme
temps une conscience fondée sur l’honnesteté
des sentimens qu’on y void, qui oste la
crainte des ames pures, qui s’imaginent
que ce n’est pas blesser la pureté d’aymer
d’un amour qui leur semble si sage.
Ainsi l’on s’en va de la Comedie le cœur sy remply de toutes les beautés et de toutes les douceurs de l’amour, et l’ame et l’es-
- ↑ Ces quatre lignes ne sont pas une variante de rédaction, mais se trouvent en plus dans la version du manuscrit.
des rédactions différentes. Il a pu en être ainsi de plusieurs autres maximes de la Marquise.
Nous avons conservé l’orthographe du manuscrit, ce qui explique les différences orthographiques que l’on pourra remarquer dans les passages conformes à la version de l’imprimé.