— D’où êtes-vous ?
— De Lwow.
— C’est bien loin. Et d’où venez-vous ?
— De Jamna.
— De la seigneurie ?
— Oui. »
Un fin sourire passa sur ses beaux traits hardis.
« Vous a-t-on montré le désastre et parlé de Magasse l’oprischek[1] ?
— On m’en a parlé.
— Et de moi aussi, probablement.
— De vous aussi.
— Et vous avez eu envie de me connaître ?
— En effet, répondit le père Antoni ; j’étais curieux de vous voir tous les deux. »
La Houzoule le perça de son œil scrutateur ; sous ce regard, l’abbé courba la tête.
« Maintenant, vous m’avez vue. Que voulez-vous encore ?
— Je désirerais vous demander un entretien. »
La géante eut un second sourire de pitié. Elle fit un signe à la vieille femme qui sortit lentement.
« Vous pouvez vous asseoir, » ajouta la Houzoule avec une majesté de reine.
Le père Antoni s’approcha d’elle et lui tendit la main. Elle ne bougea pas.
« Touchez-moi donc la main ! »
Elle la lui présenta, froide et fière. Le jeune homme la retint fortement dans les siennes et murmura d’une voix basse et suppliante.
« Vous êtes une belle femme ! par Dieu ! une femme superbe !
- ↑ Bandit.