— Je crois que vous êtes un galant homme ; que Petrowna est le cœur le plus franc qu’un homme puisse rêver ; que si vous n’avez pas de chances maintenant, vous n’en aurez jamais, et qu’un brave comme vous doit affronter un refus, plutôt que de rester éternellement à soupirer.
— Vous avez raison, — repartit le major, — électrisé par cet appel à son courage.
Il baisa respectueusement la main de Nadège et alla immédiatement endosser son bel uniforme pour se rendre au Palais de bois.
Dès qu’il fut seul avec Petrowna :
— J’ai besoin, mademoiselle, d’être encouragé à un aveu.
— Je suis prête à vous entendre, major.
— Je vous aime, panna Petrowna.
— Et moi aussi, major, je vous aime… de bonne amitié.
— Oh ! moi, ce n’est pas d’amitié !
— Alors vous m’aimez mal et vous perdez votre temps !
— Quoi ! je m’exposerais à un refus ?
— Oui, major, — interrompit vivement Petrowna. — Seulement, je vous refuse pour moi et je ne vous refuse pas pour ma sœur.
— Votre sœur ?
— Certainement, vous désirez vous marier. Léopoldine a toutes les qualités qui conviennent à la femme d’un homme comme vous. Elle aura la