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Page:Sacher-Masoch - L’Ennemi des femmes, 1879.djvu/284

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L’ENNEMI DES FEMMES

Gaskine pour aller achever en ville sa guérison.

Nadège et Diogène échangèrent un regard rapide et craintif.

— Alors, — dit madame Ossokhine, dès qu’elle se trouva seule avec son mari, — ma tâche est terminée !

— Nous partirons ensemble, répondit Diogène.

— À quoi bon ! puisque nous n’allons pas au même endroit !

Elle avait dit cela d’une voix triste.

— Si tu voulais, pourtant, Nadège, nous ne nous quitterions plus.

Nadège le regarda, hésita et répondit nettement :

— Je ne le veux pas.

Diogène fut frappé de l’air, à la fois doux et inflexible avec lequel cet arrêt était prononcé. Ce n’était pas un arrêt sans appel ; il le comprenait ; mais c’était un arrêt exécutoire. En attendant l’appel, il fallait se soumettre.

— C’est bien ! — dit-il noblement, — je n’ai qu’une prière à t’adresser.

— Parle !

— Me permets-tu d’aller te voir de temps en temps ?

— Je te permets de venir souvent, répliqua Nadège.

Le jour même, madame Ossokhine, puisque nous continuons à l’appeler ainsi, montait en traîneau pour ne plus revenir à Troïza. Diogène lui avait offert le bras, pendant que Gaskine et Jaroslaw