de la coquetterie usuelle, qu’elle relevait toujours par un esprit impossible à éteindre et une grâce supérieure, impossible à cacher.
Elle trouva cependant que Diogène méritait pour punition de prendre le thé avec le major, et ce fut l’œuvre expiatoire de cette journée-là.
Le beau Casimir ne put revoir son adversaire sans attendrissement.
— Eh bien ! — lui dit-il en lui tendant les deux mains, — voilà la guerre finie et la paix proclamée.
— J’ai été bien maladroit, major, repartit Diogène.
— Moi, j’ai été trop adroit, dit naïvement et en rougissant Casimir, qui voulait s’excuser de son coup de pistolet, et qui croyait que Diogène regrettait de ne l’avoir pas blessé.
— Oui, Casimir, vous avez été adroit. Tout le monde vous aime ; il paraît que vous allez épouser Léopoldine ; vous avez été le champion, vous restez l’ami de la plus noble, mais de la plus fière des femmes ; moi, j’ai encore beaucoup de chemin à faire pour arriver à un bonheur ou à un honneur pareil.
— Voyons, voyons, ne pourrait-on pas hâter un peu cette réconciliation ? dit tout à coup le major avec une vivacité qui prouvait son excellent cœur, mais qui ne prouvait pas son excellente diplomatie.
— Rien ne me manquera, — pensait Diogène, — il me faut subir la protection du major.