— Ah ! tu m’as acheté la parure d’émeraude ! s’écria Advienne rayonnante.
— J’ai mieux que cela. Le marquis de Maurepas demande ta main.
— Maurepas, un bel homme, fit Advienne en rougissant.
— Un cavalier de la meilleure noblesse et très riche, compléta la mère.
— Et dois-je vraiment l’épouser ? demanda naïvement la jeune fille.
— Évidemment. Nous ne sommes pas fortunées. Ce serait folie de ta part de ne pas saisir des deux mains ton bonheur.
— Et Desforges ?
— Ton camarade d’enfance ? le poète ?
— Il m’aime, objecta timidement Adrienne.
— C’est très naturel.
— Et moi, aussi, je l’aime, soupira la jeune fille.
— C’est incompréhensible. Mademoiselle, il est grand temps de vous marier.
— Je puis vraiment ?…
— Devenir marquise de Maurepas, certainement. Tu te promèneras en équipage à quatre chevaux, tu brilleras à la cour, et seras servie par des nègres, comme une impératrice d’Orient.