— Eh bien, êtes-vous satisfait ? demanda Burbadge en s’approchant.
— Très satisfait.
Le poète jeta un coup d’œil sur Ariella, qui n’avait pas quitté le balcon et, appuyée des deux bras à la balustrade, semblait perdue en un rêve.
— Et vous, Ariella, mon opinion vous serait-elle indifférente ? pourquoi ne me la demandez-vous pas ?
— Parce que je sais que je ne vous satisfais jamais, sir William, répondit-elle sans bouger.
— Aussi, je ne suis pas satisfait.
— Eh bien, n’avais-je pas raison ?
— La scène du balcon peut passer, mais la rencontre de Juliette et de Roméo ne saurait me convenir.
— Voulons-nous la recommencer ? proposa Burbadge à la comédienne.
— Il le faudra bien.
Lentement, elle descendit les marches.
— Alors, nous commençons.
Mais, dès les premiers mots, Shakespeare interrompait les comédiens.
— Ne pouvez-vous pas vous mettre dans la tête