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ARIELLA

My lips, two blushing pilgrims, ready stand
To smooth that rough touch with a tender Kiss.

« Si, de ma main indigne, je profane ce tabernacle, mon amende sera que sur vos lèvres, tels deux pèlerins rougissants, les miennes amortissent la rude étreinte, avec un doux baiser. »

— Il est capable de le faire, murmura Glendower, revenu auprès de Rapely avec ses amis, mais je ne le souffrirai point.

— As-tu quelque droit sur elle ? demanda l’officier.

Glendower nia, mais sa jalousie était à tel point excitée qu’oubliant les règlements du théâtre, il fit, de la coulisse, des signes à Juliette qui se troubla et s’embrouilla, trouvant de moins en moins les intonations que lui demandait l’auteur. Tout à coup, Shakespeare devina ce qui se passait.

— Ah ! je vois, fit-il, offensé, Burbadge somnole après une nuit d’orgie, et vous, Ariella, êtes distraite. Ne regardez pas dans les coulisses.

Il tapa du pied, Ariella tressaillit.

— Maîtrisez-vous, Shakespeare, cria Glendower à haute voix. Traitez cette douce créature avec la délicatesse qu’elle mérite.