deux amoureux s’empressèrent-ils de quitter la salle de danse dès le premier coup, se hâtant à travers la foule, vers l’air libre.
Dans la Via Calzaioli, ils se heurtèrent à une bande de masques. Leur chef saisit la Juive par les cheveux, en s’écriant :
— Cela, c’est Rachel, je parie ma tête. Aucune autre, dans la ville, ne possède ce sombre manteau pour voiler ses charmes divins.
— Laissez-nous passer, fit Lorenzo avec autorité.
— Le fiancé de la noire colombe ! cria un autre masque en riant. Si nous lui disputions son noir butin ?
— Tu as raison, fit le chef. Ôte-toi de là, Hébreux, la fille est à moi.
— La rue est libre, faites-nous place, commanda Lorenzo en s’emportant.
— Cela n’est pas un Juif, murmurèrent quelques, voix, laissons-le passer.
— Nous allons bien voir, cria le chef. Il est passé, minuit : À bas les masques !
Ses compagnons et lui enlevèrent leurs masques et Lorenzo reconnut Stephano, neveu du duc.
— À bas les masques ! répéta la bande joyeuse.