À ce moment, je me rappelai Wanda lorsqu’elle apparaît à son amant à l’improviste, et qu’elle lui avoue son amour librement. Et, poussée par une impulsion étrange, je dis à Julian durant le dernier tour, lorsque je pris son bras pour la promenade :
— Savez-vous ce que votre père m’a dit aujourd’hui ?
Le sang me monta aux joues.
— Probablement… selon son habitude… quelque chose de très libre, s’écria Julian.
— Non. Je lui en suis très obligée.
— Qu’est-ce que ça peut être ?
— Il m’a dit… — Je dus reprendre haleine avant de terminer la phrase. — Julian est amoureux de vous : peut-être arriverez-vous à le séduire. Savez-vous qu’aucune femme n’a réussi à se faire aimer de lui ?
Julian ne répondit rien, et baissa la tête. Mais il rougit vivement, avec un grand embarras. Je sus à quoi m’en tenir dès ce moment. Ma tête se perdit, et je le regardai avec amour.
— Est-ce vrai, dites, que vous êtes amoureux de moi ?
— Je ne sais pas, balbutia Julian.
— Mais moi, je le sais. Nierez-vous que vous avez été saisi d’un frisson lorsque vous m’avez débarrassée de mon manteau ?