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Page:Sacher-Masoch - La Femme séparée, 1881.djvu/236

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LA FEMME SÉPARÉE

mandent qu’à m’obéir. À partir d’aujourd’hui, tu es mon esclave. Tu me plais. Je te traiterai avec bienveillance.

L’étranger, pâle de colère, se révolte et s’emporte.

— Je reconnais ton pouvoir sur moi, lui dit-il, mais non pas ton autorité illimitée. Tu es belle, je sens que je t’aime. Mais je ne serai jamais ton esclave.

Elle lui répond par un éclat de rire qui lui donne le frisson. Elle le fait jeter dans un cachot sombre et humide. Le jour et la nuit se passent. Au matin, la porte du cachot s’ouvre ; la jolie femme paraît, une torche de résine à la main. Elle réveille son prisonnier par un coup de pied.

— Debout, esclave ! Me reconnais-tu pour ta souveraine ?

— Non.

Des serviteurs entrent. Ils dépouillent de ses vêtements le malheureux, ils l’attachent à un anneau de fer fixé dans le mur ; la belle despote relève ses manches et prend un fouet.

— À genoux, et soumets-toi.

— Non.

Elle rit, et commence à le fouetter. Son sang ruisselle sous les coups qui lui déchirent la peau. Il perd connaissance.