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Page:Sacher-Masoch - La Femme séparée, 1881.djvu/50

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LA FEMME SÉPARÉE

Il se cure les dents, sans répondre.

— N’entends-tu pas ?

Il hausse les épaules.

— C’est difficile à dire, répond-il. Personne ne sait où elle est.

— Elle est sortie à cheval ?

— Non.

— En voiture ?

— Non.

— À pied ?

— Non.

— Elle est à la maison, alors ?

— Non.

— Où est-elle ?

— Oui… où est-elle ? répète le laquais, d’un ton calme, en haussant les épaules. Elle doit bien être quelque part, ajouta-t-il après un instant.

Je m’éloignai, et retraversai le jardin. Lorsque je repassai à l’endroit où était étendu le chat mort, un spectacle merveilleux m’arrêta ; le cadavre se mouvait lentement, presque imperceptiblement, du côté de la plate-bande voisine. Je n’en pouvais croire mes yeux, mais c’était réellement ainsi, et, en posant ma main sur le corps mort, je sentis la trépidation. Je découvris alors la force mystérieuse qui était en jeu. La terre était, à la place où reposait le petit cadavre, sûrement trop dure et trop pierreuse pour y creuser