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Page:Sacher-Masoch - La Femme séparée, 1881.djvu/71

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LA FEMME SÉPARÉE

à part l’amour, une autre vocation sur la terre comme l’homme.

Aujourd’hui, elle se sent forcée de tromper, et, lorsqu’elle a trompé une fois, elle sera, comme un banqueroutier ou un faussaire, obligée de continuer à tromper pour se maintenir sur l’eau. Puis elle sombre. Le monde, la société, la poussent amicalement dans l’abîme. On la juge, on la condamne aussi longtemps qu’il y aurait encore de l’espoir pour elle, et ainsi elle s’enfonce peu à peu dans la fange, entraînée par l’ironie du monde. Et les vagues se referment sur elle.

Mme de Kossow s’appuya sur sa main et me déroba son visage.

— Maintenant, attendez-vous à une confession bien horrible !

Elle se mit à rire, d’un rire âpre, et fut prise d’un accès de toux sifflante. Un moment de silence s’écoula.

Le soleil était bas à l’horizon, entouré de traînées de nuées blanches. Par moments, un vent frais s’élevait, courant sur les champs de vaine pâture.

— Le frère de mon mari vint nous voir. Il me vit, s’éprit de moi, et, un jour, me surprit dans mon boudoir.

Tenez, la honte m’étranglait presque. Mais c’est