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LA PÊCHEUSE D’AMES.

gris. La faible lueur de la lampe, accrochée au mur, lui permit de distinguer un visage rond, plein, aux traits accentués, et deux yeux noirs où brillait tout l’éclat fascinateur des regards orientaux. Les deux femmes se parlèrent à voix basse quelques instants, puis l’étrangère partit et Cirilla rentra dans la chambre.

Zésim se leva un moment pour allumer sa cigarette à la lampe. La vieille murmura alors à l’oreille de Dragomira :

« C’était la juive, la propriétaire du cabaret rouge.

— Que voulait-elle ?

— Elle a fait une capture et voulait savoir si elle peut compter sur vous, dit Cirilla mystérieusement.

Pourquoi ne le fait-elle pas elle-même ?

— Le courage lui manque.

— Alors je prendrai la chose sur moi.

— Dieu vous en récompensera, maîtresse.

— Et quand a-t-on besoin de moi ?

— Nous le saurons quand il sera temps. »