VIII
LE CABARET ROUGE
Dragomira était déjà éveillée depuis longtemps, quand Cirilla entra dans la chambre sur la pointe des pieds. Sa chevelure éparse autour de sa tête et de ses épaules semblait une crinière d’or ondoyante ; elle était étendue au milieu de ses blancs oreillers, et elle se souleva sur son bras gauche lorsqu’elle aperçut la vieille.
« Je ne sais pas, dit-elle, je suis fatiguée aujourd’hui ; ce que je voudrais par-dessus tout, ce serait de rester couchée et de rêver.
— Rien ne vous en empêche pour le moment, ma belle maîtresse, répondit Cirilla, seulement il s’agira plus tard d’être dispos et d’avoir bon courage… C’est la juive qui était là.
— Que voulait-elle ?
— On a besoin de vous aujourd’hui au cabaret rouge.
— Ce soir ?
— Oui, ce soir, à dix heures.
— C’est bien. »
Dragomira continua de rêver. À midi, Zésim vint et ne fut pas reçu. Après le dîner, Dragomira sortit avec Cirilla.
Elle alla examiner de nouveau la situation du cabaret mystérieux, et se fit ensuite montrer la maison du marchand Sergitsch, à qui la vieille porta un billet de sa maîtresse.
Barichar vint un peu après, avec une grande valise qu’il remit au marchand.
Le soir, Dragomira sortit de chez elle, soigneusement enveloppée et voilée, et se rendit chez Sergitsch. Elle trouva tout