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Page:Sacher-Masoch - La Pantoufle de Sapho et autres contes, 1907.djvu/101

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EAU DE JOUVENCE

— Enfant ! La chasse à l’homme est un plaisir si rare, si excitant, que tous mes nerfs se tendent dans l’impatience d’en jouir.

— Faites comme il vous plaira, repartit Emmerich, mais donnez-moi congé.

— Et à moi aussi, ajouta Koloman avec empressement.

La Comtesse haussa les épaules d’un air de mépris. Sur un signe d’elle, le cerf fut mis en liberté. En bonds gracieux, il traversa la plaine en se dirigeant vers la forêt. Les chiens furent bientôt à ses trousses, avec des aboiements joyeux. Elisabeth, d’un geste élégant, déroula son long fouet de chasse, le fit gaîment claquer en l’air et suivit la meute, accompagnée de ses piqueurs, en un galop à fond de train.

Emmerich et son nouvel ami retournèrent au château lentement, sans échanger une parole. Le lendemain, Koloman avait quitté Effeith avec ses gens.

Emmerich ne s’était que trop vite habitué aux étrangetés de son hôtesse. Bientôt, il lui sembla