Page:Sacher-Masoch - La Pantoufle de Sapho et autres contes, 1907.djvu/148

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LA FONTAINE AUX LARMES

(1750)

« Les jardins déserts et les chambres vides respirent encore la volupté ; la muraille brille d’un reflet d’or ; le jet d’eau ruisselle, les roses fleurissent et des raisins gonflés de sève rougeoient abondamment aux vignes grimpantes qui se balancent autour du haut bâtiment ».
(Pouchkine).

Par les fraîches nuits d’été, quand les montagnes de Bakhtchissaraï s’enflamment de l’incendie solaire, que pas le moindre voile de nuage ne tache le ciel où se déploye la scintillante broderie d’innombrables étoiles, et que la pleine lune mêle son pâle argent au reflet d’or mat des murailles à demi effondrées de l’Alhambra mauresque, alors la demeure