et le piquèrent avec des fers brûlants. Il revint à lui avec un râle étouffé. Kiamil leva les yeux vers le kiosque. Sur un signe du Khan, les eunuques s’emparèrent du condamné à demi mort et, en un instant, l’empalèrent selon la coutume d’Orient.
— Te voilà vengée, dit le Khan à la princesse, avec une froide hauteur. Es-tu satisfaite ?
— Oui.
— C’est fini, partons, continua Kerim Gireïs.
— Non pas, il vit encore.
— Oh il peut vivre jusqu’à demain, fit la voix d’Anaïd en un éclat de rire. On ne meurt pas si vite sur le pal.
— Et si cela dure jusqu’à la nuit ? reprit le Khan d’un ton indifférent.
— Je passerai la nuit, fit-elle du ton décidé qui lui soumettait toujours à nouveau le despote de Crimée.
Anaïd quitta le kiosque en lançant un regard de triomphe à sa rivale. Les ravissantes enfants du harem la suivirent en riant, comme si elles venaient d’assister, dans un théâtre, à une comédie fort gaie. La cour s’évacua lentement.
C’était ennuyeux de regarder mourir un homme