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LOUP ET LOUVE

et déjà les chiens se glissaient à l’intérieur. Le pseudo-loup jugea prudent de ne pas rester plus longtemps dans sa cachette, ayant reconnu la voix de sa dame et sachant qu’il trouverait grâce devant elle plutôt que devant ses chiens. Donc, pendant que ceux-ci pénétraient dans la caverne par l’une des entrées, il s’échappait par l’autre et tentait de s’évader en gagnant la prairie derrière le fourré. Ce fut peine perdue. Le regard d’aigle de Loba le découvrit aussitôt, et de sa voix impérieuse, elle lança les chiens à ses trousses. Il courut à quatre pattes aussi vite qu’il put, les bêtes sanguinaires l’atteignirent en quelques bonds et lui firent sentir leurs crocs.

Heureusement, ils déchirèrent, pour commencer, l’épaisse peau de loup, et saisirent Vidal par ses fausses oreilles, pour l’offrir selon les règles au coup de grâce des chasseurs. Foix les avait rejoints et s’apprêtait à lui enfoncer son épée dans le corps, quand le bras vigoureux de la louve lui arracha l’arme des mains. Sa voix rappela les chiens, qui avaient assailli de tous les côtés à la fois le malheureux troubadour et lamentablement arrangé.

Un regard d’une inexorable sévérité commanda au Comte d’avoir à la quitter immédiatement, elle