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UN NOUVEAU LÉANDRE

cour, Hector ? Il faut venir au prochain bal, je veux danser avec vous.

— Si tel est votre ordre, Agrippine.

— C’est mon ordre. Mais il faut que vous soyez beau, Hector, vous devez éclipser tous les cavaliers de la cour. Je vous enverrai Ninette, c’est elle qui vous habillera.

Effectivement, le soir du bal, la petite Ninette parut dans la demeure du capitaine. Benjamin avait fini déjà la toilette complète de son maître et regardait son œuvre avec fierté ; mais, à l’œil exercé de la femme, elle présentait plus d’une imperfection. Ninette se mit à déballer un carton, attacha ici un flot de dentelles, là un nœud de rubans et d’autres précieux colifichets, jusqu’à ce que le capitaine resplendît d’une impeccable élégance.

Quand il traversa, ainsi paré, les brillants salons de Versailles, tous les yeux se tournèrent vers lui. Les dames se demandaient l’une à l’autre le nom du nouveau venu, et les hommes fronçaient les sourcils.

Le duc de Bourbon reconnut aussitôt le vaillant Dubois, s’avança au-devant de lui et le présenta au roi. Louis XIV s’entretint dix longues minutes