— Vous m’aimez donc ?
— Oui, je vous aime.
— Oh, le divin bonheur !
Il voulut la serrer sur son cœur. La jeune fille le repoussa.
— Vos intentions sont-elles loyales ? demanda-t-elle. En ce cas, demandez ma main à mes parents.
— C’est bien ce que je compte faire, murmura l’Italien, car je ne vois pas comment je m’y prendrais pour continuer à vivre sans vous.
— Ne tardez pas, poursuivit la jeune fille, mon père a des projets pour moi.
— Tant mieux.
— Tant pis, car il me présente un très honorable et ennuyeux bourgeois parisien, maître Arquelin, orfèvre. Ne perdez point de temps, si vraiment vous m’aimez comme vous le dites.
— Dès demain, je parlerai à votre père. Pour aujourd’hui, prenez cette bague et soyez ma fiancée.
Il passa au doigt de la jeune fille un merveilleux anneau décoré du dieu de l’Amour, qu’il avait ciselé sur un modèle de Cellini ; et leurs lèvres s’unirent en un premier et divin baiser.