— Plus libre ?
— Je l’ai accordée à un fidèle ami de notre maison, l’orfèvre Arquelin.
— Oh maître, supplia Ascanio, ne rendez point votre fille malheureuse.
— Malheureuse ? Arquelin est un joli garçon, un excellent et brave bourgeois, qui possède une maison à Paris et une fortune considérable. Marguerite sera fort heureuse avec lui.
— Mais Marguerite ne l’aime point.
— Qui aimerait-elle donc ?
— Moi, maître Barrot.
— Caprices de jeunesse, histoires d’amour comme il y en a dans les livres, grommela le libraire, et comme votre compatriote Boccace les a si délicieusement racontées. Marguerite vous dit qu’elle vous aime ? C’est bon. Elle épousera Arquelin et s’en contentera.
— C’est ce qu’elle ne fera point.
— Oh ! oh ! n’allez pas mettre de telles idées dans la tête de ma fille. Cela peut aller sous les climats torrides où tout respire la passion et l’agitation. Mais, chez nous où règne le brouillard, on est plus froid et plus prudent.
— Ainsi vous ne me laissez aucun espoir ?