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LE PALAIS ROUGE

çonnait pas combien son invention taquine était proche de la vérité.

Son amoureux venait à peine de la quitter, que le traîneau de sa tante, la comtesse Bestouchew, vint la chercher. Un mot de la main de la Comtesse, lui recommandait de se faire aussi jolie que possible.

Lorsque Axinia pénétra dans le boudoir de sa tante, celle-ci l’embrassa avec une impétuosité et une tendresse inaccoutumée. Puis, la Comtesse s’éloigna sous un prétexte insignifiant et, à sa place, parut… l’Empereur !

Axinia fit un mouvement pour fuir, mais Paul lui avait pris la main et la retint.

— Je vous supplie de m’entendre, Princesse, commença-t-il. Le droit que je reconnais au moindre de mes sujets, vous ne pouvez me le refuser.

Il mena la tremblante jeune fille vers un canapé. Lui-même prit place sur un fauteuil en face d’elle, à une distance qui ne laissait rien à désirer.

— Princesse, continua-t-il d’un ton grave, presque triste, vous ne seriez point femme si vous n’aviez remarqué l’impression profonde que votre apparition de cette nuit a faite sur moi. C’est un