Page:Sacher-Masoch - La Pantoufle de Sapho et autres contes, 1907.djvu/392

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
389
LE PALAIS ROUGE

vère, qui rappela le jeune homme presque fou de jalousie, aux limites des convenances.

— Excusez-moi, reprit l’officier, mais vous jouez un jeu dangereux. L’Empereur vous aime et vous a parlé d’amour, je le sais.

— Et vous savez aussi ce que j’ai répondu ? demanda Axinia, avec hauteur.

— Je crains… que…

— Vous m’offensez encore, interrompit la Princesse, je vous prie de me laisser.

— Mais, Axinia…

— Vous avez entendu ?

Elle lui lança un regard ; le jeune homme s’inclina en silence et sortit. Sur le seuil de la porte, il se retourna un instant et murmura d’une voix sourde de rage :

— J’obéis, mais je ne reviendrai que quand vous m’appellerez.

— Je ne vous rappellerai point, ricana la Princesse.

— Qu’as-tu donc avec lui ? interrogea le Prince après que le jeune homme eût disparu. J’espère qu’il a tort. L’Empereur aurait-il vraiment… ?

— Il m’a parlé, avoua la jeune fille. J’ai été surprise et n’ai pu l’éviter.