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LE PALAIS ROUGE

ne respecte en aucune façon la neutralité russe sur mer.

— Parce que l’Angleterre connaît les plans du général Bonaparte, repartit l’ambassadeur avec solennité. Il ne s’agira tout d’abord que de l’anéantissement de la nation britannique ; mais ce n’est que le prélude de la destruction de l’Europe et de tous les pays du monde. Nous sommes menacés d’un nouvel Alexandre de Macédoine. Une alliance a été conclue entre Paul et Bonaparte.

On procède à des armements dans tous les ports de la mer Noire, une armée russe s’apprête à pénétrer en Perse, et l’on ne parle de rien moins que de la conquête de l’Italie. Le Czar a déjà commencé les hostilités en mettant main basse sur 300 navires anglais ; l’Angleterre ne doit reculer devant rien, c’est pour elle une question de vie ou de mort.

— Aussi, je ne dis pas qu’il ne faille le forcer d’abdiquer, concéda Argamakoff, je ne veux que lui sauver la vie. Il n’est personne en cette assemblée, qui n’ait reçu de lui quelque bienfait, quelque témoignage d’amitié…

— Sa bonté est de l’ostentation, cria Valérien Zouboff.

— Non, il est magnanime. L’un de ses premiers