tière austro-bavaroise ; elle allait, — poussée par quelque fatale et occulte puissance, — elle ne savait où. Un hasard vint à son aide. Dans la petite auberge de Budweis, où elle était descendue, se trouvait une colporteuse hongroise à l’article de la mort, une petite fille et un garçon en bas âge pleuraient et se lamentaient au chevet de leur pauvre mère. Anna Klauer fit accepter ses soins par la pauvre femme et demeura auprès d’elle jusqu’à ce qu’elle eu rendu le dernier soupir ; elle lui ferma les yeux, puis s’empara de tous ses papiers, voire même du passeport qu’elle alla, — comme si c’était le sien propre, — faire viser au bourgmestre. Finalement elle prit soin d’assurer le sort des pauvres orphelins et laissa pour eux, entre les mains du maire, la jolie somme de mille Gulden.
Dès lors, elle se dirigea vers le château du baron, laissant derrière elle ses bagages au nom de Sarolta Kuliseki, — le nom de l’infortunée colporteuse de Munich. Elle loua ensuite une carriole qui la conduisit à Goldrain, site du château même où Steinfeld et sa jeune épouse habitaient. À une centaine de pas à peine de ce château se trouvait un village. Elle descendit de voiture devant l’auberge et renvoya le voiturier après l’avoir réglé. Alors que, dans la salle commune, elle prenait le café, elle adressa à