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Page:Sacher-Masoch - Les Batteuses d’hommes, 1906.djvu/150

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Les gens qui, çà et là se risquaient à dénoncer la bande et tombaient entre ses mains disparaissaient d’une façon imprévue ou étaient trouvés affreusement mutilés et mis à mort.

Chez les gens du peuple, les légendes les plus extravagantes et les plus étranges couraient sur cette bande terrible et trouvaient aussi un écho dans les châteaux et chez les autorités du canton. Le bruit courait que ces brigands avaient à leur tête une femme, aussi belle que cruelle et sanguinaire, laquelle, après s’être livrée à des jeux voluptueux avec ses victimes, les mettait ensuite à mort au moyen des tourments les plus barbares qu’une femme sans cœur et dégénérée puisse inventer. Bientôt cette créature horrible et mystérieuse ne fut plus connue que sous le nom de « hyène de la Poussta » ; les mères en menaçaient leurs enfants, et personne ne doutait qu’elle se cachât sous un masque noir. C’est d’ailleurs ce que les maris ne cessaient de dire en tremblant à leurs femmes, les amants à leurs maîtresses, les frères à leurs sœurs…

CHAPITRE IX

Dans le filet

L’année de deuil était écoulée, et la princesse Parkany paraissait toujours en proie à la plus