l’énergique et hardie jeune fille, devint de jour en jour plus fort et plus étroit. Semen Poultowski appartenait aussi au parti révolutionnaire russe ; il était initié à divers complots et avait, à plusieurs reprises, participé à des tentatives plus ou moins osées.
Lorsqu’à l’automne ses études le rappelèrent à Kiew, il prit part à une manifestation armée et fut arrêté en compagnie de plusieurs autres étudiants.
Warwara Pagadine apprit la chose par les journaux. Deux fois, elle relut la note, sans trahir la moindre émotion. Elle repliait la feuille, que déjà son parti était pris. Elle remplit une petite malle de ses effets, fit atteler la brischka de son père, et, au trot de deux maigres petits chevaux se fit conduire à la station la plus proche. Le lendemain matin elle était à Kiew.
Elle ne se rendait pas bien compte elle-même de ce qu’elle y venait chercher, mais elle s’y sentait nécessaire. Une force obscure et irrésistible la poussait en avant.
Elle loua une chambre chez une veuve d’officier, déballa sa malle et, aussitôt, se mit à chercher du travail. Elle en trouva dès les premiers jours et obtint un emploi dans un magasin, petit mais élégant, où se débitaient des gants et des cravates. Si Warwara avait eu la