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Page:Sacher-Masoch - Les Batteuses d’hommes, 1906.djvu/230

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corsage, s’avança vers le miroir, arrangea ses cheveux et commanda à sa femme de chambre de l’habiller.

Lorsque Halikof vint pour le dîner, il la trouva vêtue d’une robe de chambre de soie blanche, bordée de renard blanc, et étendue, à la manière de Sarah Bernardt, moitié assise moitié couchée, sur son ottomane.

— Vous êtes merveilleuse ainsi, dit-il, après lui avoir baisé les doigts, mais que vous avez les mains froides.

— J’ai peur.

— De quoi ?

— Je ne sais, mais je voudrais un poignard.

— Un poignard ! ceci ne vous suffit pas ? Halikof sortit de sa poche un mignon revolver qu’il lui tendit.

— Cela suffit en attendant, mais vous m’apporterez un poignard.

— Si vous l’ordonnez.

Après le repas, Halikof s’endormit comme d’habitude sur le divan de la salle à manger. Warwara, assise dans un petit fauteuil près de la cheminée, le regardait fixement. Tout à coup, elle se leva, glissa sans bruit sur les épais tapis jusqu’à lui, saisit le revolver, le posa contre sa tempe, et le laissa retomber. — Je ne puis pourtant pas le tuer pendant son sommeil, — pensa-t-elle, — ce serait lâche.