Page:Sacher-Masoch - Les Batteuses d’hommes, 1906.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 61 —

resta comme clouée sur le dos de l’étalon furieux ; elle le dompta de son poing de fer, de ses hanches d’amazone, avec le secours de sa cravache, que brandissait, comme à plaisir, son bras vigoureux.

C’était la fête de la naissance de Marie. On célébrait la grand’messe, lorsqu’un jeune étranger entra dans l’église. Sa haute taille et son costume pittoresque indiquaient qu’il venait de la Theiss, de l’Alfœld. Les jeunes gens, autant que les jeunes filles, l’observaient avec la même curiosité vive.

Bientôt, un murmure, à peine perceptible, s’éleva des rangs de l’assistance, et l’on apprit que c’était un déserteur, qui, pour ne pas porter l’habit de l’Empereur, avait préféré s’enfuir de la Poussta sur un cheval rapide, pour aller se cacher dans les Karpathes.

Sandor, c’était le nom de l’étranger, ne se fut pas plutôt arrêté dans l’église que ses yeux rencontrèrent ceux de Martscha et la figure de celle-ci parut comme inondée de pourpre sous le regard ardent et énergique des beaux yeux noirs de cet inconnu.

La messe terminée, il voulut suivre la jeune fille ; mais, voyant Pista à ses côtés, il se tint en