lui dit-il. Tous mes compliments. Mais, dans ces maisons-là, on attache plus d’importance à l’extérieur d’un homme qu’à ses capacités ; as-tu les vêtements qu’il te faut ?
— À peu près. J’ai d’abord mon costume de tous les jours, puis un joli costume de ville, — il faisait allusion à celui qu’il mettait le dimanche pour passer la journée avec Marie, — et enfin j’ai, en gage, un habit noir que je dégagerai maintenant.
Andor regarde son ami. Ils n’ignorent ni l’un ni l’autre que cet habit noir dont il est question appartient au docteur ; mais Plant est une nature beaucoup trop positive pour baisser les paupières, en cette occurrence ; tout ce que Andor peut donc faire, c’est d’avoir honte, aux lieu et place du clerc, et il a honte effectivement. Le voilà qui balbutie, qui baisse les yeux, qui rougit. Il faut que Plant lui vienne enfin en aide et lance la conversation sur un sujet moins pénible.
À peine entré en fonctions, le nouveau secrétaire gagne du terrain de jour en jour.
Au comte, il enlève toute espèce de soucis, depuis celui de la gestion des biens jusqu’à celui de s’acheter des cigares ; à la comtesse, il sert de serviteur en tout ; il a le don pour deviner ses désirs, avant qu’elle les formule : c’est un homme précieux, très-précieux.